À chaque début de séance, des photographies sont montrées aux élèves par les photographes-intervenants. Si les images inspirent et étonnent les élèves, elles leur permettent aussi de découvrir des photographes historiques ou plus contemporains. Elles sont complémentaires du « livret-images » délivré en début d’année aux élèves qui présente une compilation de références visuelles.
LA NATURE MORTE EN PHOTOGRAPHIE
À ses débuts, la photographie n’a pas encore la capacité technique de saisir le mouvement. Les premiers sujets sont alors les architectures ou encore les natures mortes pour exploiter les qualités figuratives du médium. « Servante idéale de la peinture » selon Baudelaire, la photographie met du temps a être reconnu comme un art avec une esthétique propre.
Les emprunts aux codes de la nature morte en peinture sont évidents : les objets sont ordonnés dans un espace pour former une composition.
Henri Le Secq (1818-1882) commence en 1848 ses premiers clichés après avoir étudié la peinture et suivi l’enseignement de Gustave Le Gray, Charles Nègre et Robert Fenton. S’il est connu pour ses photographies d’architectures, il réalise aussi de nombreuses natures mortes avec la technique du calotype (procédé photographique utilisant un négatif en papier permettant d’obtenir un positif par simple contact ).
Le genre se réinvente sans cesse, comme avec Florence Henri (1893-1982), qui
compose l’espace avec des objets choisis pour leurs qualités formelles (prismes,
miroirs, etc). Les enjeux ne sont plus les mêmes, l’attention est accordée à la
lumière, aux formes et à l’espace qui semble s’ouvrir grâce aux jeux de reflets.
Henri Le Secq, Nature morte a l’artichaut, 1855
Florence Henri, Composition abstraite, 1929
Henri Peyre, Nature morte aux 4 desserts, 2015